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Vitalisa

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Message par Invité Ven 30 Déc - 17:07

Le long d'un sentier, la jeune fille marche, la terre humide s'enfonce sous ses pas nus. Le sol semble descendre, il se fait de plus en plus spongieux. Ses mollets s'enlisent maintenant au travers de la fange. Elle frissonne. L'air marin vient se mêler au faisceau de vitalité dégagé par ces lieux. Elle ressent, bien que légèrement aveuglée par la lumière de l'aube perçant sa fine barrière de cils, le fourmillement insoupçonné qui s’accomplit au fond des ruisseaux d'eaux croupis et sous la mousse traîtresse des marécages. Elle poursuit, dégageant son pied de l’étreinte visqueuse pour l'y replonger quelques centimètres plus loin. Elle ne craint plus de salir son corps. Pourquoi l'avait-elle craint un jours ? Elle avait oublié. Elle accepte les baisers de la nature sur sa peau, malgré l'endurance de ses derniers à séjourner sur elle. Le ciel se voile, ses yeux s'ouvrent et s'aperçoivent avec terreur que si loin qu'ils peuvent voir il n'est que de l'eau. La jeune fille s'arrête et fixe l'étendu lisse ayant englouti son avancée. Comment la marrée avait-elle pu progresser si rapidement ? Comment l'océan pouvait-il être allé aussi loin dans les terres comme s'il allait expressément à sa rencontre ? Elle fit un nouveau pas en avant. A quelques mètres, un remous étrange perturbe la surface des flots. La panique s'empare alors de la jeune fille qui s'enfuit, affolée par ce qu'elle vit, trébuchant à plusieurs reprises à causes des nombreux trous que la végétation luxuriante dissimulait. Elle ne s'arrête qu'une fois qu'elle atteint les premières dalles de pierre que la civilisation a cru bon de poser dans cette région éloignée.

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Message par Invité Lun 2 Jan - 23:05

Elle se réveillait, ravalant ces vieux songes, posait ses pieds sur le plancher sec de la chambre qu'elle avait fait sienne pour une nuit. Assise sur un lit elle vérifiait les contours de son corps comme si elle craignait que celui-ci ne s'écoule en dehors d'elle-même et qu'il ne reste d'elle qu'un liquide informe stagnant là, sur le sol, pendant quelques instants avant de s'évaporer, d'être absorbé. Ce qui l'effrayait dans cette idée n'était pas d'être vidée et de ressentir cette vacuité ou ce manque de substance mais d'être réduite à ce qui remplit, au contenu. Cela elle le faisait chaque matin et chaque fois que la solitude l'enveloppait. Elle commençait toujours par le bout des doigts.
Ces caresses inquiètes effectuées elle se levait, regardait par sa fine lucarne l'aube animer la rue. Puis elle revêtait sa simple et usée mais toutefois présentable robe de serveuse avant de sortir de la pièce et descendre les escaliers.  Sa tante qui était également sa logeuse et son employeuse, comme toujours, l’attendait. C'était une femme d'âge mûr, avenante de profession, souriante de coutume et amère de nature. Aubergiste endurcie, elle se consacrait entièrement à la tâche de servir aux hommes victuailles et repos. Toutefois, ce qu'elle donnait à son travail, elle prenait soin de le récupérer en dehors, car l'énergie qu'elle dépensait avait toujours un coût qu'une rémunération pécuniaire ne saurait jamais satisfaire. Ce que le monde devait à cette femme elle seule le savait, néanmoins ceux qu'elle côtoyait quotidiennement le faisaient en dépit de la dette invisible qu'ils lui devaient celle-ci étant cependant toujours rappelée au détours de certaines formules de politesse des plus banales.
Endettée, la jeune fille l'était. Cela faisait quelques mois qu'elle avait émergée d'on ne sait où et qu'elle avait été recueillie par cette créancière du petit peuple. Nul ne sait comment, d'ailleurs, elle s'était réellement retrouvée à son service, toujours est-il qu'elle travaillait, non sans un certain zèle, pour celle qu'elle appelait sa « tante » bien que leur relation n'ai jamais été affective. Durant les premiers jours précédant son affectation au ménage des chambres et à la distribution des mets, les questions concernant son origine furent légions et les suppositions, non moins nombreuses si ce n'est plus, censées répondre à ces interrogations furent souvent à la mesure des préoccupations de la clientèle de l'établissement : vulgaires et peu originales. Bien que certains ragots persistent et continuent à être entendus, la jeune fille ne s'en est jamais réellement préoccupée sans pour autant les méconnaître. Elle se montrait toujours digne et se présentait radieusement à celles et ceux qui médisaient à son encontre, si bien qu'elle réussit à, non seulement affaiblir ces quolibets, mais aussi à donner, sans le vouloir, mauvaise conscience à ses détracteurs.
Chaque jours, elle accomplissait ce qu'était son devoir et s’appliquait à réparer le changement qu'elle avait produit dans la vie de celle qui l'avait prise sous son aile. Pour cela elle s'abstenait de tout écart de conduite et se conformait aux règles que sa tante lui prescrivait, à une servitude rendu paisible par l'habitude. Elle apprenait à vivre d'une certaine façon qui, selon les mots de celle qu'elle appelait sa « tante » : « ferrait d'elle une cruche, certes, mais une cruche toujours bien remplie ».


Dernière édition par Enidnagruog le Jeu 23 Mar - 22:04, édité 1 fois

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Message par Invité Sam 7 Jan - 22:02

Certains prétendent que la période durant laquelle la jeune fille travaillait ici se singularisait par l'influence débordante à l'entrée de l'auberge. La communauté des éléments constituant cette petite foule semblait majoritairement masculine. Il se dégageait d'elle une agitation extrême sans doutes due à une forme d'empressement contagieux qui disparaissait curieusement une fois le seuil franchi. Ces gens étaient tous affairés par ce lieu de passage où on attendait et on s'attardait. La tenancière, satisfaite de la façon dont allait ses affaires, était pourtant contrariée par les causes qu'elle prêtait à la fortune de son entreprise. En effet, ce qu'elle inférait, elle aussi, n'était plus ni moins que l'attrait que son abondante clientèle trouvait en sa nouvelle serveuse. A défaut d'être une simple jalousie féminine ou d'un souci concernant l’intégrité de sa débitrice, le sentiment qu'éprouvait cette femme était de l'ordre d'une lassitude exaspérée concernant la somme de services que lui devait la jeune fille, comme si le succès que cette dernière rencontrait était à considérer comme un des nombreux bienfaits qu'elle lui avait accorder. Se demander comment elle aurait pu lui être reconnaissante était devenu l'une de ses préoccupations de prédilection à tel point qu'elle y faisait parfois allusion à ceux qui stationnait, non sa peine, dans son champ sensoriel.
Cette fréquentation saturée n'inquiétait aucunement la jeune fille. Au contraire, autant qu'il est permis de le savoir, elle semblait galvanisée par les occupations qu'une telle affluence impliquait. Il semblait même que son expression s'assimilait à une espèce de gratitude envers les quidams qui se trouvaient là. Un regard averti aurait pu identifier les formes du désir qui se greffaient dans celui de la masse d'hommes mais le sien, dépourvu de toute idée de ce genre, occultait ces signes étant pour beaucoup flagrants. La seule chose qui nourrissait son appréhension était son devoir celui-ci impliquant la séduction dans son aspect le plus pur. Elle s'y était faite, par ailleurs, avec une certaine aisance et ne voyait dans cette exercice qu'un moyen de satisfaire sa préceptrice en la matière, celle qu'elle appelait sa «tante ». Les plaisanteries les plus rustres faisaient partie du rituel quotidien qu'elle accomplissait, elle ne se languissait pas dans l'espoir d'une quelconque amélioration ni dans la crainte que sa situation n'empire. Ce qui, du moins selon l'observation de certains esprits aimant éclairer les obscurs recoins des tavernes, pouvait rompre cet apparent stoïcisme devait être l'idée d'être rejetée de cette même situation, voire d'une autre quelconque. Les spéculations de ces grossiers psychologues furent, par la suite, portées aux oreilles de la concernée, la faisant sourire d'une manière tout à fait ordinaire ce qui, pour beaucoup, infirmait leur théories. Nombreux sont ceux qui se souciaient d'elle, et, on pourrait dire, plus qu'elle semblait ne le faire elle-même. Il est arrivé que certains téméraires aillent jusqu'à la suivre à l'étage, vers les chambres où elle était censée se reposer, pour percer enfin, et pour le bien de tous, les secrets de cet être énigmatique. Toutefois, le bois, les gonds et la serrure avait souvent raison de leur emportement curieux qui se résultait, au mieux par une déception épisodique, ou pour certains cas récidivistes par une expulsion de l'établissement. Ce genre d'incident arrachait parfois un soupir à la jeune fille bien qu'elle n'était aucunement troublée par le jeu de ces hommes, celui-ci lui étant totalement hermétique. Elle n'entendait en ces occasions, de plus, que de vagues meuglements et quelques cris stridents provenant de derrière sa porte qu'elle ne fut jamais tentée d'ouvrir se contentant tout à fait de son enfermement.

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Message par Invité Jeu 12 Oct - 20:42

Qu'y a-t-il dans une vie aseptisée par l'habitude ? Un temps clos et plein se rétractant sur lui-même. Un futur qui remplit dans de noirs greniers la somme des expériences accumulées. Le passé entassé se liquéfie derrière des portes que personne n'ouvre plus, seules des filins de moisissure suintent au travers des interstices.
La jeune fille va et vient, fait des allers retours entre l'auberge et la rue. Rencontre parfois des marchands avares et des nobles prodigues, des artisans soucieux bercés par le son leur travail et d'autres qui déambulent seulement. Tous semblent avoir laisser le temps s'écouler sur les pavés, puis lentement descendre vers les canaux. Ceux-ci absorbe les angoisses en même temps que les rêves.
Elle continuait à faire ce rêve. Chaque nuit elle se noyait. Confuse, elle se réveillait, de nouvelles idées la traversant elle se glissait dans sa robe et recommençait son rituel quotidien. « La vérité commence par le mensonge » lui enseignait une voix lointaine. Au fond d'elle, elle savait que tout cela l'épuisait. Toute sa simplicité, la sincérité de son sourire commençait à s'effacer derrière un voile gris.
Elle se souvenait qu'elle voulait revivifier le monde, accorder la grâce à tout ces gens. Redonner même un sens à l'amour, le dévoiler et l'arracher de son sanctuaire que la gloire des amants résonne au travers de l'éternité et que l'absolu de leurs étreintes ne soit jamais ronger par l'envie et le temps.
Il lui fallait une nouvelle identité pour servir le bonheur aux hommes.
Un matin, elle se leva donc, sans dire un mot elle sortit, défiant le regard de sa tante elle porta ses pas au dehors, vers la cathédrale. Déterminée à faire de son corps un objet de dévotion elle gravit les premières marches, là où un homme était assis.
Il était maigre et pâle. Jeunesse se fit et les deux échangèrent un regard.
Ce fut l'aube et plus personne n'entendit parler de celle qui servait à la Rose dorée.

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Message par Invité Sam 24 Fév - 16:33

Était-elle consciente ?
Des mains se posaient sur elle, chacune essayant de maintenir son emprise. Elles cherchaient à l'asservir, à marquer son âme d'empreintes monstrueuses. Elles la pressaient par milles sensations, elles voulaient en même temps tout et son contraire. Cependant aucune ne lui laissait le temps de s'en délecter. On ne lui proposait que des images, des tentations avortées.
Vivre... exister, espérer et exaspérer. Si cela pouvait ne se résumer qu'à ça. Elle, elle avait vécu inlassablement. Elle pouvait tout être, avoir été, mais qui était-elle... cette question était d'un autre temps.
Elle descendait au plus profond d'une mémoire qui n'était pas la sienne. Elle se trouvait sur le col d'une montagne tourmentée par les vents, puis elle était plongée en deçà même des fonds océaniques, dans un gouffre qui faisait planer les ondulations ténébreuses au-dessus d'elle. Elle passait sans effort de la lumière à l'ombre, de l'insondable à l'évident. Une voix lui murmurait « mentir c'est révéler la vraie nature des mots », alors elle mentait, sans visage ou avec une infinité. Elle la suivait sans la comprendre, rien ne pouvait briser son élan, à travers l'abîme.

La pression s'intensifiait, quelque chose l'attirait en bas. La voix lui promettait un banquet où elle pourrait festoyer pour l'éternité, où même respirer ne serait plus exigé et que ceux de la surface avaient perdu le goût des rêves et de la chair. « La nature des choses est dans la chute », tout la ramenait à cela, toutes ses expériences n'avaient de sens que dans leur déclin. Entre voler pour se brûler, et couler pour se noyer, elle devait faire un choix. Rester sur terre était la dernière chose qu'elle pouvait désirer. Cette fois-ci, on l'attirait par le fond dans une chute qui n'en finirait plus, au-de là la prière des sols, vers l'infini abyssal.
Des éclats de miroirs l'accompagnait dans cette cataracte. Elle s'y voyait, où plutôt comment elle aurait pu se voir. Des faisceaux de vies possibles la narguait mais elle ne pouvait ni se révolter, ni l'accepter. Son cri était bloqué par l'étreinte de plus en plus intense de tout ce qui la dominait au-dessus d'elle. A présent elle se débattait pour remonter mais ses efforts ne faisant que ralentir sa chute, elle s'épuisa vite. Elle ne voulait plus goûter au secret du vide mais à présent elle ne pouvait ignorer son pesant appel. Soudain, un courant violent, inconnu et glacial l'attira vers un nouvel espace...
La douleur la fit se réveiller, un éclat translucide était planté dans sa cuisse. Avec horreur elle constata qu'il avait sillonner sa chair sur une quinzaine de centimètres. De la plaie avait jaillit ce liquide dans lequel elle baignait maintenant.

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